Le solaire, c’est pas c’qu’on croit ! #FAKENEWS #Solaire

Attention Intox ! Vous laisseriez-vous séduire par une telle couverture en kiosque, parce qu’elle renforce les idées reçues que vous avez déjà entendues ? Gardons notre esprit critique pour ne pas nous laisser « infoxiquer » !

Le solaire, c’est pas c’qu’on croit !

Vous est-il déjà arrivé d’être face à des climatosceptiques et de ne pas savoir leur répondre au sujet des énergies renouvelables ? Ou bien d’entendre des clichés que vous n’êtes pas capable de démonter ? Dans ce numéro spécial sur l’énergie solaire, je vais vous donner quelques informations qui vous permettront d’être un fervent défenseur du solaire thermique (production d’eau chaude) et photovoltaïque (production d’électricité) !

Les clichés du photovoltaïque Durée de vie, efficacité et recyclage

L’une des premières idées reçues qu’on peut entendre sur le photovoltaïque (production d’électricité), c’est bien celle de son recyclage.

Sachez que plus de 90% d’un panneau solaire est recyclable car il est essentiellement composé de plastique, d’aluminium et de verre. Les quelques métaux présents en faibles quantités comme le silicium, l’argent, le cuivre et les semi-conducteurs sont également recyclables ou valorisables.

La filière est dans l’obligation d’assurer la récupération des panneaux en fin de vie et de leur valorisation. Il est primordial de développer le recyclage des panneaux car on estime à environ 70 millions de tonnes de déchets d’ici 2050 dans le monde alors que nous en sommes à moins d’un million actuellement.

Avec une garantie d’au moins 80% de la puissance initiale maintenue après 25 ans de fonctionnement, les modules ont une longévité pouvant aller au-delà de 30 ans. Leur remplacement est donc fonction de la puissance totale produite par rapport au besoin du producteur.

La question du recyclage des onduleurs se pose également. Leur durée de vie est plus courte que celle des panneaux ; on estime dans les analyses de cycles de vie qu’il y a environ 2 renouvellements d’onduleurs en 30 ans de fonctionnement. La législation européenne, à travers la directive (2002/96/CE) appelé aussi DEEE « Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques » oblige les fabricants d’onduleurs à dépolluer les équipements avant de les recycler. Ainsi, les équipements de gestion/production d’énergie sont recyclables à plus de 69% de leur poids.

Evolution des parcs solaires

Il est évident que pour arriver aux objectifs 2050 du scénario Négawatt et à la neutralité carbone, l’essor du photovoltaïque au sol est nécessaire. Malgré tout, certains persistent à dire que ces grands parcs empiètent sur des terrains agricoles et dénature le paysage.

Sachez que la principale cause de perte de terre agricole est l’artificialisation des sols pour l’urbanisation (diminution de moitié des surfaces agricoles depuis 1930) suivi de la reconquête de la forêt dans les zones montagneuses délaissées par l’agriculture. De plus, les parcs au sol se développeront essentiellement dans les friches industriels et militaire ou sous forme d’ombrières de parkings.

Il faut également savoir qu’un parc solaire peut permettre d’autres activités agricoles. En effet, seuls les deux tiers d’un parc sont strictement recouverts de panneaux solaires, ce qui laisse encore de la place pour du pâturage (entretien d’un espace clôturé), de l’apiculture (cultures de fleurs et ombrage des ruches) ou des cultures de fruits et légumes.

Et l’agrivoltaïsme dans tout ça ? cette solution reste en cours de développement et nécessite plusieurs études comme le potentiel solaire et l’impact sur la culture au sol. Les serres ont été à l’origine de l’agrivoltaïsme et cela se démocratise dans les champs, vergers et vignobles en prenant en compte les besoins des cultures et la protection apportée par la présence des panneaux face aux excès du climat.

 

Les clichés du solaire thermique

Le solaire thermique est un système qui permet la production d’eau chaude sanitaire et de chauffage. Mais est-il fiable ? je vais tenter de répondre aux différentes questions que l’on peut se poser.

Rentabilité de l’installation

Comme toute bonne installation qui se respecte, pour pouvoir parler de rentabilité, il faut d’abord penser :

Dimensionnement : orientation, inclinaison, masque solaire, besoin en chauffage ou en eau chaude… toutes ces données sont primordiales afin de dimensionner au plus juste l’installation.

Surdimensionner vous coutera plus cher à l’investissement et augmentera le risque de surchauffe, à l’inverse, sous-dimensionner l’installation réduirait l’efficacité du système (potentiel solaire mal utilisé) et augmenterait la part de l’énergie d’appoint.

Investissement : compter environ 1000€ à 1500€/m² de panneaux solaires ; pour une économie allant jusqu’à 80% de vos besoins d’eau chaude sanitaire à l’année, soit entre 100 et 200€ par an.

Entretien : une installation solaire, c’est délicat, ça demande un suivi annuel afin de maintenir les performances et d’éviter tout dysfonctionnement comme une surchauffe, une caramélisation, un coup de gel, etc. Celui-ci n’est pas coûteux car les vérifications restent basiques : quantité d’eau et de glycol dans le circuit, état du vase d’expansion, fonctionnement de la pompe… comptez entre 150 et 200€ l’intervention (sans les frais de déplacement).

Durée de vie : celle-ci dépend essentiellement du dimensionnement de l’installation et de son entretien. La durée de vie moyenne d’une installation solaire est de 20 à 30 ans pour les capteurs, d’environ 20 ans pour le ballon et une dizaine d’années pour les accessoires hydrauliques (circulateurs et sondes).

En d’autres termes, parler rentabilité pour du solaire thermique n’est pas si simple. Le gain économique réel peut vite être impacté par l’entretien annuel ou des pannes dues à une mauvaise conception.

Les nouvelles technologies

De nouvelles technologies et concepts arrivent sur le marché comme les panneaux solaires hybrides (production d’électricité et d’eau chaude avec un seul et même panneau) et la production d’eau chaude avec des panneaux photovoltaïques (PV).

Les panneaux hybrides sont conçus et fabriqués en France. Le principe ? améliorer les performances du système photovoltaïque grâce au circuit de refroidissement à l’arrière des cellules photovoltaïques. La combinaison des deux systèmes solaires est surtout favorable pour la production d’électricité.

Attention donc si vous êtes intéressé par le principe : dimensionner la quantité de panneaux en fonction de vos besoins de chaleur (sanitaire et chauffage) et non en fonction de vos besoins électriques. Vous éviterez ainsi les surchauffes sur votre circuit de refroidissement et pourrez maintenir les performances électriques de la partie photovoltaïque.

Une aberration voit de plus en plus le jour : celle de l’eau chaude photovoltaïque. Le principe parait simple : produire de l’électricité qui servira à chauffer un ballon d’eau chaude à travers une résistance électrique. Pourtant, ce principe n’est pas viable. Si on s’intéresse à la chaine de transformation de l’énergie, celle-ci est bien plus mauvaise que celle d’un chauffe-eau solaire car le processus de production d’électricité solaire engendre de grandes pertes de chaleur.

Antoine Cadoret

Conseiller France Rénov

 

 

Les excellentes (res)sources à aller découvrir dès que vous vous posez des questions :

Décrypterlenergie.org           Photovoltaique.info

Ecosystem.eco       Dualsun.com

https://expertises.ademe.fr/energies/energies-renouvelables-enr-production-reseaux-stockage/passer-a-laction/produire-chaleur/solaire-thermique

 

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