En 1996, une opération d’installations expérimentales de panneaux photovoltaïques chez des particuliers était lancée à travers la France par l’association Phébus basée à Lyon. Lors du stage local de formation organisé par Alter Alsace Energies à Lutterbach, on m’avait averti : l’onduleur devrait être changé au bout de 10-12 ans et les 14 panneaux certainement au bout de 20 ans.
Faute de trouver un installeur formé dans le secteur, j’ai réalisé le montage moi-même sous la supervision de Gilles Lara. Il avait même fallu faire fabriquer sur mesure un support adapté aux tuiles alsaciennes.
La production a démarré le 11 novembre 1997 à 11 h sonnantes et la puissance crête était modeste (700 kWc !). L’équipement avait couté 78951 francs soit 12 036 € et avait été fortement financé par l’Europe et la Région. Ayant invoqué le principe de « l’impossibilité en droit », faute d’avoir trouvé un artisan opérationnel à l’époque dans ce domaine , le directeur des services fiscaux m’avait même accordé la réduction d’impôts pour travaux d’économie d’énergie, bien que je les avais réalisés moi-même.
In fine, le reste à charge a été de 6379 frs soit 973 € ! Environ 14 800 kWc ont été produits sur 25 ans soit presque 600 kWc par an. Le montage est resté à l’ancienne sans circuit autonome. Les panneaux sont reliés directement au vieux compteur EDF qui tourne à l’envers les jours de beau temps.
Le plus drôle, c’est que depuis 25 ans, l’installation n’a fait l’objet d’aucun entretien particulier et fonctionne parfaitement comme aux premiers jours sans aucune panne.
Si ! Au bout d’une dizaine d’années, l’onduleur s’est arrêté. En l’examinant de plus près, je me suis rendu compte qu’une carte électronique avait un mauvais contact. En coinçant un petit bout de plastique, il s’est remis depuis à fonctionner correctement.
Tentative d’explication (patriotique !) : les panneaux et l’onduleur étaient de fabrication française et pas encore chinoise !
En 1997, le coût du photovoltaïque était encore très élevé au m2. Le bilan économique de l’opération est positif mais limité. C’est surtout la longévité du matériel que cette expérimentation permet de mettre en valeur.
François Eichholtzer
Adhérent domicilié à Hirtzbach
Le programme Phébus évoqué ici a été lancé en 1992 par l’association nommée maintenant Hespul. Phébus 1, la première installation française raccordée au réseau électrique le 14 juin 1992 dans l’Ain, était une installation citoyenne, financée grâce aux souscriptions d’une centaine de personnes. Retrouvez l’aventure de Phébus sur le site d’Energie Partagée :
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