Psychologie militante : Neurosciences et mobilisation pour le #climat

Climatosceptisme, procrastination, refus des faits… La capacité humaine à faire l’autruche face à l’urgence climatique est pour nous une barrière à laquelle on se heurte encore souvent. Pourtant nous avons besoin de tout le monde pour réaliser une transition intelligente et réduire notre impact environnemental.

Selon le psychiatre norvégien Per Espen Stoknes, le principal problème dans la lutte contre le réchauffement climatique est justement d’ordre psychologique. Il y aurait plusieurs barrières mentales au changement de comportement, la dissonance cognitive serait l’une d’entre elles. En effet l’urgence climatique s’oppose à notre avenir idéalisé durant des siècles, notre confort et notre survie ne semblent plus aussi simples à assurer qu’auparavant. Notre esprit va naturellement chercher une solution au problème mais il est tellement vaste qu’il semble insurmontable et nous allons nous décourager. Cette opposition, entre volonté et incapacité de résoudre le problème, crée un déséquilibre neuronal et la nature n’aime pas les déséquilibre donc par réflexe nous refoulons ces informations, pour libérer notre esprit et éviter cette sensation désagréable qu’est la culpabilité. N’avez-vous jamais renoncé à une démarche administrative face à sa complexité, et essayé d’oublier pour ne pas culpabiliser ?

« la fierté de participer à un projet libère de la sérotonine, ce qui provoque en nous la sensation de bien-être »

De plus les neurosciences ont prouvé que le cerveau humain fonctionne en priorité par automatisme, c’est beaucoup moins anxiogène et du coup nous consommons beaucoup moins d’énergie. C’est notre fameuse zone de confort si difficile à quitter. Nier le réchauffement climatique est un moyen de conserver nos habitudes et automatismes et ainsi nous faire économiser de l’énergie. L’opposition avec les actions d’Alter Alsace Energies est plutôt amusante, non ? Nous on économise de l’énergie pour faire face au réchauffement climatique.

Alors sommes-nous perdu ?

Pour moi, l’humanité traverse un deuil, celui d’une société de consommation à outrance. Tout deuil se fait en cinq phases selon la psychiatre Elisabeth Kübler-Ross, le déni, la colère, la négociation, la dépression et, enfin, l’acceptation. Nous sommes tous à des étapes différentes ; le déni des climato-sceptiques, la colère des jeunes manifestants, la négociation des COP successives, la dépression ambiante dans l’art, l’acceptation des citoyens qui passent à l’action. Car oui une fois le deuil accepté, nous retrouvons des ressources, l’espoir renait et il nous permet de retrousser nos manches.

Comment passer à l’action ?

La pédagogie est un des outils les plus efficaces. En effet en mettant en avant clairement les moyens concrets qui sont à notre disposition face à l’urgence climatique, on s’affranchit du déséquilibre interne, donc de la dissonance cognitive.
Si le rapport du GIEC vous tétanise, les neurosciences ont prouvé que les activités méditatives (la médiation, l’écriture, les arts, le sport) nous permettaient aussi de soulager nos déséquilibres émotionnels et d’appréhender l’avenir de manière plus sereine et bienveillante, même quand il est incertain.
Restent les premiers pas du passage à l’action, les plus difficiles. Pour les franchir, rien ne vaut la mobilisation collective. On ne réalise pas un travail de cette ampleur à la force de deux petits bras. Alter Alsace Energies et de nombreuses structures militantes déjà en action sont là pour accompagner vos efforts et elles ont besoin que de nouveaux citoyens s’y engagent. Une fois passée la difficulté de se lancer, la fierté de participer à un projet libère de la sérotonine, ce qui provoque en nous la sensation de bien-être. Et quel plus grand projet, que celui de transition qui est face à nous.

Julien AFONSO

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