Face au changement climatique, nous entendons souvent parler de l’éco-anxiété. C’est une forme d’anxiété liée aux enjeux environnementaux ; il en découle un sentiment de détresse et d’angoisse face au changement et au chemin qui reste à parcourir pour limiter le réchauffement climatique.
L’éco-anxiété chez les jeunes : une situation inquiétante
« La crise climatique me fait peur; surtout pour les générations futures. J’essaie d’agir à mon échelle mais quand je vois toutes les problématiques qu’il y a, je ne sais plus trop comment faire et c’est angoissant et frustrant de savoir qu’au final je n’ai que peu de pouvoir pour changer les choses ! »
Emilie, étudiante, 23 ans
Emilie n’est pas seule à se sentir inquiète : d’après une étude de la revue The Lancet1, 45% des jeunes (15 à 26 ans) éprouvent de l’anxiété face à la crise climatique. Parmi eux, 75% qualifient le futur d’« effrayant ».
Quelle est la place de l’éducation face au changement climatique ? Comment parler d’énergie, d’impact sur la planète sans créer un sentiment de peur et d’impuissance ? Comment accompagner les jeunes dans le changement ?
Construire des animations qui accompagnent au changement
Lorsque nous sommes sollicités pour intervenir dans un établissement, nous démarrons notre intervention avec les faits : oui, le climat change. Oui, la pollution a des conséquences désastreuses sur l’environnement. Non, nous ne pouvons pas tout changer d’un coup. L’éducation à l’environnement passe par une prise de conscience de l’impact de l’homme sur la terre et sur les conséquences. Toutefois, notre objectif n’est pas de démoraliser nos jeunes écolo mais de les motiver à s’engager en leur apportant des connaissances et en mettant à disposition des outils.
Passons à l’action !
Une fois les faits posés, nous les accompagnons rapidement vers les nombreuses solutions existantes. Afin d’adopter des comportements plus sobres, les élèves participent à des ateliers sur les écogestes à mettre en place chez eux et dans leur établissement. Pour lutter contre les passoires thermiques : rénovons les bâtiments ! Afin de limiter la pollution liée à l’énergie, nous pouvons nous tourner vers les énergies renouvelables. Les solutions existent et sont nombreuses. Après leurs découvertes, place à l’action ! Agir et se concentrer sur le présent et le moyen terme est une manière de lutter contre l’éco-anxiété ; cela permet d’être acteur du changement sans se sentir dépassé par les évènements.
Passer à l’action
« Ne doutez jamais qu’un petit groupe d’individus conscients et engagés puisse changer le monde. C’est même de cette façon que cela s’est toujours produit. » Margaret Mead (anthropologue américaine, 1901-1978)
Quand il s’agit de passer à l’action, les jeunes sont motivés et pleins d’idées : entre les escape games pour sensibiliser les camarades, les demandes de rénovations et de formations des usagers du bâtiment, ça n’est pas l’inspiration qui manque. L’anxiété vient en partie du sentiment d’impuissance ; ils ne peuvent pas tout faire ni assez rapidement à leur goût. Toutefois, ils ne se démotivent pas et continuent leur démarche, en embarquant toujours plus de monde dans leurs projets !
Il n’y a pas d’âge pour s’engager !
Les plus jeunes, les élèves d’écoles primaires, ont eux aussi des idées d’actions : « nous n’avons qu’à poser des panneaux solaires sur tous les toits, arrêter de chauffer les salles de classe, interdire les avions et la vente de fraises en hiver ! » La solution est si simple, nous n’avons plus qu’à mettre tout ça en place…
Eco-anxiété ressentie par toutes les générations
Chez les adultes, le constat est le même : la première source d’inquiétude chez les Français est le dérèglement climatique2.
Pour lutter contre l’angoisse, les Français passent à l’action : trier les déchets, faire réparer leurs appareils électriques, réduire le chauffage, moins prendre l’avion… Pour préserver l’environnement, ils sont prêts à s’engager!
Lorsque nous intervenons auprès d’adultes, les outils sont différents mais l’approche est la même : lutter contre l’éco-anxiété et préserver la planète à travers des actions et gestes concrets à mettre en place chez soi. Afin d’apaiser les tourments, en parler autour de soi et agir restent les moyens les plus efficaces pour s’engager !
Charlotte Raulin
Educatrice environnement
Sources:
1 Etude réalisée par The Lancet dans dix pays (Angleterre, Finlande, France, Etats Unis, Australie, Portugal, Brésil, Inde, Philippines, Nigéria) auprès de 10 000 jeunes de 16 à 25 ans.
